Pour les années à venir, il voit la pratique politique en Côte d’Ivoire passer du singulier au pluriel. Du moins, s’il lui arrivait de prendre les rênes du pays. Avec lui, il ne devrait plus y avoir de gestion solitaire et confiscation du pouvoir dans les mains d’un seul homme. Les inégalités sociales, politiques, économiques, régionales qui sont criardes comme un fard devraient disparaître ou, à tout le moins, se réduire drastiquement. Les Ivoiriens, qu’ils soient petits ou grands, pauvres ou riches, devraient vivre décemment du partage intelligent des ressources de l’Etat, fruit de leur besogne.
Dans la semaine du 20 au 25 janvier 2025, l’entrepreneur-homme d’affaires-opérateur économique et planteur Jean-Louis Billon était à Aboisso, dans la région du sud-comoé. Selon les dires de ses proches rapportés par la presse, l’ancien ministre du Commerce y était à l'invitation « des travailleurs de ses entreprises agro-industrielles et des associations de jeunes de la région ». C’est donc le planteur, l’opérateur économique Billon qui a foulé le sol du sud-comoé, pour échanger avec ses travailleurs, lui que les chiffres officiels désignent comme étant le plus gros employeur après l’Etat.
Durant ses nombreuses prises de parole, l’opérateur économique a dénoncé plusieurs faits et méfaits et fait des propositions pour une meilleure gouvernance de la chose publique. Des critiques suivies de propositions concrètes que l’on aurait pu saluer à leurs justes valeurs si, malheureusement, le PCA du groupe SIFCA n’avait pas transformé sa visite en une tournée politique savamment préparée pour faire du pro domo. De sorte que, comme il l’annoncera plus tard lui-même, les populations des villes visitées ont vite fait de voir derrière l’épais brouillard qui enveloppait la tournée du PCA, celle du militant du PDCI-RDA, candidat déclaré à la présidentielle d’octobre 2025.
La conséquence directe de cette découverte est que les belles propositions faites par le député de Dabakala et délégué départemental du PDCI ne sont que des propositions faites par un homme politique. Et que celles-ci n’engageront que ceux et celles qui y croiront dur comme fer. Même si l’on est obligé d’attendre encore de savoir comment le candidat déclaré entend décliner et encadrer les termes de « préférence nationale » et de « Ivoiriens d’abord », il est tout de même regrettable que Billon n’ait pas expliqué le fond de sa pensée. Est-ce à la façon Trump qu’il pense rendre à la Côte d’Ivoire sa grandeur ? A-t-il les moyens psychologique, diplomatique, économique et politique pour y arriver ? Vivement une autre tournée pour une autre prise de parole.
Abdoulaye Villard Sanogo
