Affaire « personnes spoliées de leur terrain par le sieur Bakary Komé » : les Ivoiriens attendent impatiemment la vérité





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Les présumées victimes de Bakary Komé



Une affaire secoue la toile depuis ce week-end. Trois personnes accusent le nommé Bakary Komé de les avoir spoliées de leur bien immobilier sur la base de faux documents. Certaines victimes ont même vu leurs habitations détruites sur ordre de celui qu’on surnomme désormais « propriétaire terreur ». Parfois, il aurait reçu, selon des plaignants, l’ordre de la justice de suspendre toute action sur les parcelles litigieuses, donnant l’impression d’être au-dessus de la loi. Dans ce contexte, de nombreux observateurs ont rapidement pointé du doigt « la corruption » qui sévirait au ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme. Ce ministère a d’ailleurs pris les choses en main à travers sa direction générale de l’Urbanisme et du Foncier, dirigée par Kra Kouman. Ce dernier, dans un élément filmé, déclarait, après avoir reçu les protagonistes : « À la demande de monsieur le ministre Nabagne Koné, nous avons rencontré les protagonistes des attributions d’ACD au niveau du lotissement de Djorogobité. Nous avons rencontré les différentes parties au contentieux, nous les avons écoutées, des documents ont été obtenus. Nous avons eu des échanges enrichissants. Nous avons pu constater qu’au regard des documents qui ont été délivrés, il est nécessaire d’analyser tous ces documents avant de tirer des conclusions. À la fin de notre séance, nous avons demandé que chacun garde son calme et que le ministère se fera fort de regarder cela avec le respect des parties, et que la vérité sera connue d’ici peu. »

Les victimes ont leurs titres de propriété…

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, trois personnes ont accusé le sieur Bakary Komé d’agir avec des documents falsifiés pour spolier des propriétaires terriens de leurs biens. Il s’agit de Dame Traoré Assétou, épouse Amon, de l’Imam Cissé Almamy Ali et d’une troisième dame dont nous n’avons pu obtenir l’identité, mais qui est représentée par le dénommé N’Goran Léon. Cette dernière montre, dans les images, un immeuble bâti à l’emplacement où se trouvait sa villa duplexe, détruite par M. Komé. L’Imam, quant à lui, présente des propriétaires terriens qui témoignent lui avoir cédé leur lot. Ces derniers soutiennent ne connaître ni d’Adam ni d’Eve Bakary Komé. Pour sa part, Traoré Assétou montre son terrain où des travaux de construction sont en cours, mais pas à sa demande, plutôt à celle de Komé. Pourtant, elle soutient qu’il a reçu l’ordre d’arrêter les travaux. Toutes ces victimes présentent des documents administratifs prouvant qu’elles sont propriétaires de leurs parcelles.

… Bakary Komé aussi

De son côté, Bakary Komé affirme également détenir des documents légaux prouvant qu’il en est le propriétaire. Interrogé par Jean Christian Konan, analyste blogueur, il déclare : « J’ai mené toutes mes transactions de manière transparente et légale. Oui, mais nul œuvre n’est parfaite. Cependant, jamais, au grand jamais, je n’ai délibérément falsifié ou corrompu qui que ce soit. C’est face à cette situation injuste que je tiens à clarifier les faits et à apporter toute la lumière nécessaire. Tous les terrains concernés ont été acquis légalement, conformément aux règles en vigueur, auprès des propriétaires terriens légitimes. » Il précise : « Mes droits sur ces terrains sont bien antérieurs à ceux revendiqués par mes accusateurs actuels. » Il pense que « certaines personnes se trouvent aujourd’hui prises dans une spirale d’erreurs dues à des pratiques malhonnêtes. Certains ont été trompés par des vendeurs peu scrupuleux qui leur ont cédé des terrains déjà sous ma propriété. D’autres ont obtenu des documents falsifiés ou établis dans des conditions illégales, contribuant ainsi à ce chaos foncier. Cette situation n’est pas de mon fait ; elle résulte d’un système très corrompu où des intermédiaires profitent de la complexité des procédures pour nuire à la bonne foi des parties. » Enfin, il se dit ouvert au dialogue pour trouver un arrangement « pacifique et juste ».

En attendant l’issue de cette affaire, qui a été prise en main par le ministère, la toile continue de s’enflammer et les accusations fusent de partout. Une chose est sûre : la vérité est très attendue par l’opinion publique. Surtout, ce qu’ils veulent savoir, c’est comment un même terrain peut avoir plusieurs titres de propriété.

Modeste KONE

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