La cote de popularité de Laurent Gbagbo est restée intacte à Yopougon à en juger par la foule qui a effectué le déplacement
L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, chef du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), a conclu ce samedi sa tournée politique « côcôcô » par un meeting massif à Yopougon, où il a frontalement dénoncé la décision du président sortant, Alassane Ouattara, de briguer un quatrième mandat à la tête du pays.
Dans un discours ponctué d'ironie et acclamé par une foule acquise à sa cause, Laurent Gbagbo a réaffirmé son opposition catégorique à une nouvelle candidature du président Ouattara. « Pourquoi quelqu’un croit qu’il peut faire quatre mandats en Côte d’Ivoire ? Je refuse, je refuse, je refuse ! », a-t-il martelé, sous les vivats des militants qui scandaient en chœur « on refuse ! ».
L’ex-chef de l’État s’est appuyé sur la Constitution ivoirienne, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels. Il a rappelé que cette disposition a été introduite sous le régime du général Robert Guéi, soulignant qu’aucun citoyen ne devrait pouvoir la contourner. « La Constitution est claire, elle interdit plus de deux mandats. Toi, tu veux faire quatre ? Pourquoi pas cinq, six, sept ? », a-t-il ironisé.
Gbagbo a également dénoncé une stratégie du pouvoir en place visant à affaiblir l'opposition à travers des arrestations ciblées. Il a cité notamment Moïse Lida Kouassi et Boubacar Koné, cadres du PPA-CI, actuellement détenus. Selon lui, ces arrestations visent à détourner l’attention du véritable enjeu : empêcher le quatrième mandat. « Ils pensent que nous allons abandonner le combat contre le 4e mandat pour négocier des libérations. Non ! Nous sommes solidaires de nos camarades, mais nous n’échangerons pas leur liberté contre un silence sur cette dérive antidémocratique. »
Laurent Gbagbo s’est par ailleurs insurgé contre l’exclusion de figures majeures de l’opposition du processus électoral. « Thiam, président du PDCI, écarté. Gbagbo Laurent, écarté. Soro Guillaume, écarté. Et puis toi, tu restes là, comme si la vie est belle. Non ! Il ne faut pas rêver. »
L’ancien président a exprimé la détermination de son parti à rejeter cet autre mandat. « Notre détermination est claire, nette : il n’y aura pas de quatrième mandat. Nous ne lâcherons rien », a-t-il conclu.
Lambert KOUAME