La présidente du CNDH dénonce des attaques venant des membres de la diaspora à travers le numérique
Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) a organisé sa première rencontre de l’année avec les médias, le jeudi 6 février 2025, dans ses locaux sis à Abidjan, autour du thème : « « Espace numérique et droits de l’homme », à l’intention de plus de 150 journalistes et correspondants de presse de toutes les régions de la Côte d’Ivoire.
« Ce mécanisme est une plateforme de collaboration au sein de laquelle nous inter-agissons ensemble tous les deux mois sur les différentes préoccupations de la presse évoquée pour des plaidoyers solidaires ensuite pour passer en revue la situation des droits de l'homme dans notre pays et échanger sur le besoin de journalistes en termes de formation et de renforcement de capacité », a fait savoir d’entrée de jeu la présidente du CNDH, Namizata Sangaré.
Pour elle, avec la transformation numérique en Côte d’Ivoire, les plateformes en ligne jouent un rôle crucial dans l’accès à l’information, l’expression des opinions et le débat public. « Cependant, l’espace numérique donne lieu à des abus, notamment la désinformation, la propagation de discours haineux et le non-respect des droits de l’homme. Si cet espace offre des opportunités pour l’expression et le dialogue, il est également devenu un terrain propice à la « cyberviolence » et à la propagation de discours hostiles, notamment par des internautes vivant hors du pays », a-t-elle regretté.
Et de faire savoir que de nombreux messages problématiques proviennent de personnes vivant hors de la Côte d’Ivoire, notamment de membres de la diaspora. Ces internautes, selon elle, utilisent leur liberté d’expression à l’étranger pour diffuser des messages déplacés en toute impunité. Ces attaques incluent de fausses informations, des insultes et des appels à la violence, amplifiés par des comptes anonymes avec des campagnes coordonnées.
« Le gouvernement ivoirien a pris conscience de cette menace et a commencé à agir, notamment à travers des campagnes comme “Stop aux sorciers numériques”, visant à sensibiliser sur les dangers de la désinformation et des discours de haine. Cependant, la régulation des contenus émis hors des frontières pose un défi majeur, en raison de la juridiction limitée et des règles de modération variables des plateformes internationales », reconnaît la présidente du CNDH.
A sa suite, les différents intervenants que sont Siméon Koné de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) ainsi que les journalistes Suy Kahofi et Moussa Traoré ont apporté leurs différentes contributions à la bonne compréhension de cette problématique.
Solange ARALAMON