Marche pour la réinscription de son président sur la liste électorale : les militants bravent la pluie





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C’est une marée humaine qui a marché pour apporter son soutien à Tidjane Thiam



La forte pluie qui s’est abattue sur le district d’Abidjan n’a en rien altéré l’ardeur des militants et sympathisants du PDCI-RDA, qui ont marché vers la Commission électorale indépendante (CEI) pour réclamer la réintégration du président du parti, Tidjane Thiam, exclu de la liste électorale définitive.

Malgré ce mauvais temps, la foule, composée de personnes âgées, de jeunes et de femmes, s’est massée dès les premières heures à l’espace Sococé, lieu de rassemblement, brandissant pancartes, drapeaux et slogans pour exprimer son soutien à Tidjane Thiam.

Sur les images diffusées par PDCI TV, des milliers de personnes ont fait le déplacement dans une atmosphère festive. En tête de cortège, des femmes, toutes vêtues de blanc et coiffées de foulards rouges, ont convergé, dans la discipline, vers la CEI, point final de cette marche. Une discipline qui a grandement facilité le travail des forces de l’ordre, lesquelles n’ont pas eu à intervenir.

Dans la foulée, Daniel Nessemon, président du Réseau des cadres du PDCI-RDA, a expliqué les raisons de sa présence à cette marche :
« Nous sommes tous mobilisés en tant que militants du PDCI-RDA pour protester contre la radiation de notre leader Tidjane Thiam. Il est important pour nous d’œuvrer à des élections pacifiques. Mais on ne peut pas avoir des élections paisibles si des candidats sont exclus de manière injuste et illégale. Il n’y aura pas d’élections apaisées, libres et transparentes si les figures de proue de l’opposition sont écartées du processus. L’objectif du PDCI n’est pas de créer la guerre en Côte d’Ivoire, mais d’appeler les gouvernants à garantir une élection inclusive en permettant à tous les leaders d’y participer, en particulier notre président Tidjane Thiam. Pour nous, c’est un devoir. »

Nos sources évoquent une foule qui s'étendait sur près d’un kilomètre. Celle-ci n’a toutefois pas pu atteindre le siège de la CEI, bloquée par les forces de l’ordre. Cela n’a pas empêché les leaders du PDCI de faire entendre leur message.

C’est le député Simon Doho, président du groupe parlementaire PDCI, qui, en introduisant le secrétaire exécutif du parti, a salué et remercié, au nom du président du parti, les militants venus nombreux.
« Nous sommes venus pour dire non à M. Ouattara. On ne peut pas continuer à entraîner notre pays à un niveau aussi bas. On nous a classés parmi les pays autocratiques, ce qui est très grave. Nous venons d’être inscrits sur la liste des pays noirs du blanchiment d’argent. Nous sommes venus dire non », a-t-il lancé.

Lui emboîtant le pas, le secrétaire exécutif en chef du PDCI-RDA, Dr Sylvestre Emmou, a lu une déclaration de soutien au président Tidjane Thiam et de protestation contre sa radiation de la liste électorale 2024, à l’attention du président de la CEI :

« Monsieur le président de la CEI, comme vous le voyez, ce matin, le PDCI-RDA, accompagné de ses mouvements et associations de soutien, de ses sympathisants et de toutes les Ivoiriennes et tous les Ivoiriens épris de paix et de démocratie, a marché dans la discipline et l’ordre depuis l’espace Sococé jusqu’au siège de votre institution, dans le seul but de protester contre la situation grave qui menace l’avenir démocratique de notre pays, provoquée par la CEI que vous dirigez.

Le PDCI-RDA et l’ensemble des entités qui l’accompagnent sont venus massivement aujourd’hui pour dire :

Non au traitement inéquitable des dirigeants des partis politiques ;

Non à la rupture d’égalité devant la loi électorale ;

Non à la radiation arbitraire et injustifiée du président Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, candidat sérieux et légitime à l’élection présidentielle d’octobre 2025 ;

Non à la mise à l’écart d’autres leaders majeurs de l’opposition, à savoir le président Laurent Gbagbo (PPA-CI), le Premier ministre Guillaume Soro, le ministre Charles Blé Goudé (COJEP), et le maire Noël Akossi Bendjo.

Une CEI inféodée au parti au pouvoir et alignée sur ses idéologies ne peut garantir ni équité, ni neutralité. La liste électorale de 2024 est entachée de nombreuses irrégularités, et malgré les remarques pertinentes des partis d’opposition et de la société civile, elle ne peut garantir des élections transparentes et crédibles car elle modifie de manière significative le corps électoral. »

« Nous sommes ici pour dire à l’opinion nationale et internationale que nous considérons ces radiations ou non-inscriptions sur la liste électorale comme des manœuvres dolosives pour éliminer des adversaires politiques importants de notre pays au moyen d'artifices juridiques inopérants.

Nous estimons que cela est inacceptable et dangereux pour la paix et la démocratie en Côte d’Ivoire. Il est encore possible de travailler ensemble pour la paix et la cohésion des Ivoiriens. Cela passe nécessairement par :

une liste électorale fiable et crédible,

des élections transparentes et inclusives,

le respect de la diversité des choix politiques. »

Nous, militants et militantes du PDCI-RDA, mouvements et associations de soutien, sympathisants du parti, Ivoiriennes et Ivoiriens épris de paix et de démocratie, exigeons :

La réintégration sans condition du président Tidjane Thiam et des principaux leaders de l’opposition abusivement et injustement radiés du fichier électoral ;

La recomposition immédiate et équilibrée de la CEI afin qu’elle devienne une véritable institution indépendante au service de tous les Ivoiriens ;

L’audit de la liste électorale actuelle, prenant en compte les observations pertinentes formulées par les partis d’opposition et les organisations de la société civile ;

La révision de la liste électorale pour l’année 2025, avant l’élection présidentielle d’octobre prochain, tel que prévu par les textes en vigueur, afin de permettre à la jeunesse ivoirienne de participer pleinement au choix de son avenir.

Si cela a été possible en juin 2010, juin 2015 et juin 2020, il est tout à fait possible de le faire en juin 2025, d’autant plus que la prévision budgétaire existe.

Nous sommes venus dans un esprit de paix, pour défendre la démocratie, la justice et la vérité.

Notre message est le cri de cœur de toutes les Ivoiriennes et de tous les Ivoiriens qui veulent une Côte d’Ivoire de paix, réconciliée, et où, à l’issue de l’élection présidentielle, pour une fois, le vaincu reconnaîtra sa défaite, a-t-il dit entre autres.

C’est dans cette ambiance de départ que les militants ont été appelé à rentrer tranquillement chez eux.

Lambert KOUAME

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