Cette spécialité de porc qui est le braisé est beaucoup prisé par plusieurs clients
Autrefois négligée, la vente de viande de porc est aujourd’hui devenue un business juteux qui prend de plus en plus d’ampleur sur le marché. C'est le constat fait par une équipe de pressecotedivoire.ci qui s’est rendue, mardi 11 février 2025, dans deux communes d’Abidjan : Yopougon considéré comme le fief du porc et Cocody, dans l’optique de rencontrer certains vendeurs de cette « viande en or ».
La première étape de notre périple nous a conduits à Yopougon, une commune réputée pour sa forte consommation de porc, souvent appelé « Gabriel » ou « Côcôti » dans le jargon ivoirien. Ce commerce, autrefois dominé par les femmes du groupe ethnique Wè, s’est progressivement élargi à d’autres acteurs.
Nous nous sommes arrêtés dans un quartier situé à proximité du palais de justice. À peine arrivés, plusieurs vendeurs nous interpellent pour nous proposer leurs spécialités. Nous décidons alors de nous rendre chez Mike, un stand bien connu du secteur. Sous ce hangar, Ange, le maître des lieux et ses sœurs, proposent divers plats à base de porc : du rôti, de la soupe ou du grillé, selon les préférences des clients.
En ce qui concerne les prix, ils varient entre 1 000 et 4 000 francs CFA. Ange nous confie que cette tarification est directement liée à l’augmentation du prix du porc à l’achat. « Avant, on pouvait acheter un carton de porc à 7 000 ou 8 000 francs, mais aujourd’hui, il peut atteindre 13 000 francs. Les condiments aussi coûtent chers, donc nous sommes obligés d’augmenter les prix pour faire du bénéfice. En fonction des jours, nous pouvons gagner entre 20 000 et 30 000 francs CFA », explique-t-il.
À quelques mètres de là, une autre vendeuse, spécialisée dans la viande de porc africaine, est entourée de clients impatients. Certains attendent leurs commandes, tandis que d’autres négocient les prix. La sœur de Dame K, qui tient ce stand depuis plusieurs années, témoigne de la rentabilité de ce commerce : « Nous sommes ici depuis longtemps, et grâce à Dieu, ça marche bien. Les week-ends, nous réalisons beaucoup de ventes avec des bénéfices allant de 30 000 à 40 000 francs. Nos morceaux commencent à 2 000 francs, car il s’agit de porc africain, qui est différent des autres variétés importées. D’ailleurs, nous avons un deuxième stand au quartier Maroc, vous pouvez venir nous y retrouver », nous convie-t-elle avec le sourire.
Seconde étape, Cocody, plus précisément au quartier palmeraie, où Tantie Ahou s’illustre également dans la vente de viande de porc. Elle nous partage son expérience. « Ce commerce me permet de subvenir à mes besoins et de m’occuper de mes enfants. Quand les affaires marchent bien, je peux réaliser un bénéfice de 20 000 francs ou plus par jour. C’est une activité rentable, surtout si l’on cuisine bien. J’encourage d’ailleurs les gens à s’y lancer ».
Alors que nous quittions les lieux, de nouveaux clients affluent pour se procurer leurs plats préférés. Une chose est sûre, la vente de viande de porc, s’impose aujourd’hui comme un business florissant, porté par une demande grandissante et des vendeurs de plus en plus nombreux.
S.F