Grève dans l’enseignement : le gouvernement menace, les syndicats reconduisent leur grève les 7 et 8 avril 2025





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L'intersyndicale déterminée à poursuivre son mot d'ordre de grève



Va-t-on vers un bras de fer entre le ministère de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration et l’intersyndicale des ministères de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation (MENA) et de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage (METFPA), réunis au sein de l'intersyndicale du MENA/METFPA, à propos de la grève menée par des syndicats du secteur de l’éducation les 3 et 4 avril 2025 ?

Ces syndicats revendiquent l’octroi d’une prime d’incitation en faveur des fonctionnaires du secteur Éducation-Formation. Le gouvernement, qui a exprimé son étonnement face à la mise en exécution de cette grève « illégale et inopportune » alors que des discussions étaient en cours, a, dans un communiqué, menacé de licencier tout enseignant ne se présentant pas à son poste le lundi 7 avril 2025.

« Tout enseignant qui ne sera pas à son poste de travail à compter du lundi 7 avril 2025, à 07 heures, sera considéré comme démissionnaire et traité comme tel, conformément aux dispositions du statut général de la Fonction publique », a martelé, le samedi 5 avril 2025, la ministre Anne Désiré Ouloto dans un communiqué.

La riposte ne s’est pas fait attendre. L’intersyndicale, dans une déclaration lue dimanche 6 avril 2025 par son porte-parole, David Bli Blé, « invite l’ensemble des enseignants et enseignantes de Côte d’Ivoire, soucieux d’obtenir une prime d’incitation, à respecter le mot d’ordre de grève en restant chez eux le lundi 7 et mardi 8 avril 2025, et à rester particulièrement attentifs au directoire pour une éventuelle reconduction en cas de non-satisfaction ».

Par ailleurs, il a déploré, lors de l’exécution de la grève des 3 et 4 avril, l’enlèvement de l’un de leurs membres, Assy Duggary, qui est actuellement sous mandat de dépôt au Pôle pénitentiaire d’Abidjan.

L’intersyndicale rappelle que la procédure, telle qu’indiquée dans la loi de 92 et les dispositions relatives à la grève dans la fonction publique, a été « scrupuleusement respectée ». Elle souligne également que le droit de grève reste un droit fondamental en Côte d’Ivoire, garanti par l’article 17 de la Constitution.

Cependant, l’IS-MENA METFPA réitère son engagement à poursuivre le dialogue, « seulement dans un esprit constructif », en vue de l’obtention de la prime d’incitation.

Lambert KOUAME

 

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