Les leaders syndicaux au sortir d'une réunion avec la ministre Mariatou Koné
Alors que l'on pensait se diriger vers une accalmie dans la grève des enseignants, un nouvel élément susceptible d'envenimer la situation vient d'émerger. Selon des informations en provenance des grévistes, les leaders de l’Intersyndicale du ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation (IS-MENA) ont été arrêtés et conduits à la brigade de recherche de la gendarmerie.
« Camarades enseignants de Côte d'Ivoire, l'heure est grave. Tous nos leaders syndicaux du directoire de l'IS-MENA/METFPA ont été arrêtés et conduits à la brigade de recherche après une rencontre avec Madame le ministre de l’Éducation nationale, Mariatou Koné », annonce une publication de la Coalition du secteur éducation-formation de Côte d'Ivoire, membre de l’IS-MENA. Et de poursuivre : « Camarades, il n'y aura plus de communiqués du directoire puisque ceux-ci sont arrêtés. Par conséquent, la grève pour l’obtention de la prime d’incitation continue jusqu’à nouvel ordre. »
Pourtant, les choses semblaient évoluer vers l’apaisement. À la sortie de la réunion avec le membre du gouvernement, l’Intersyndicale avait annoncé : « Face à la détermination de l’IS-MENA/METFPA et surtout grâce à la belle mobilisation des camarades sur le terrain, le Directoire a été convié à plusieurs rencontres de médiation. Ce mardi 8 avril 2025, Madame le ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation a invité le directoire à la Tour D. L’IS-MENA/METFPA, profondément attachée à l’obtention de la prime d’incitation au profit des personnels du secteur Éducation/Formation, a souhaité rencontrer le chef du gouvernement. Madame le MENA a pris bonne note. La lutte continue. Restons mobilisés. »
Le lundi 8 avril 2025, lors du salut aux couleurs, la ministre d’État Anne-Désirée Ouloto, en charge de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration, avait déclaré : « La séance de salut aux couleurs de ce lundi 7 avril 2025 revêt une saveur particulière, car elle est dédiée à tous les enfants de Côte d’Ivoire. Leur droit à l’éducation est fondamental et doit être protégé. Les revendications des syndicats du secteur Éducation-Formation sont légitimes. Toutefois, elles ne doivent en aucun cas compromettre ce droit essentiel. Toute fermeture d’école prive directement les enfants de leurs droits fondamentaux et met en péril leur avenir. Le dialogue, la négociation et la co-construction doivent toujours prévaloir. Ce sont ces voies responsables et républicaines qui ont permis d’obtenir de nombreux acquis sociaux pour les fonctionnaires. Le silence des écoles ne doit jamais être la réponse aux revendications sociales, car il nuit à la Nation. » Ayant reconnu la légitimité des revendications des grévistes, on s'attendait à ce que les négociations avancent dans le bon sens. Mais avec ces arrestations, il est désormais évident que le mouvement va se durcir.
Modeste KONE