Édito
Le verdict du tableau d’affichage est sans appel. Deux matchs disputés. Deux défaites concédées. Deux buts encaissés. Zéro marqué. La logique mathématique du football, implacable et froide, a tranché : l’ASEC Mimosas ne verra pas le dernier carré de cette édition de la Coupe de la Confédération.
Pour beaucoup d’observateurs, le constat est simple : la meilleure équipe sur l’ensemble des deux confrontations a logiquement obtenu sa qualification. Que répondre à cela, sinon un silence lourd, mêlé d'amertume et de regrets ? Et pourtant, ceux qui aiment ce club, ceux qui vibrent pour l’ASEC Mimosas, savent que cette élimination ne raconte pas toute l’histoire. Ce score ne reflète ni l’intensité du combat livré sur le terrain, ni la sueur versée par nos joueurs, ni les émotions que nous avons vécues, les espoirs que nous avons caressés jusqu’au bout. Ce n’était pas un duel à sens unique, malgré ce que la froideur des chiffres pourrait laisser croire. Ce fut une bataille serrée, tendue, disputée avec honneur. Il a juste manqué ce soupçon de réussite, cette étincelle offensive, ce petit quelque chose qui fait parfois toute la différence au plus haut niveau. Depuis mercredi soir, comme le veut la tradition des lendemains de désillusion, les critiques n’ont pas tardé. Les regards se sont tournés vers nos joueurs, jugés pas au niveau de l’événement. Vers l’entraîneur, accusé de ne pas avoir su faire basculer le destin. Vers le président du club, qualifié par certains d’homme sans ambition. Ce sont des attaques dures, parfois injustes, souvent dictées par la frustration. Mais elles font partie du football. Elles témoignent aussi d’un attachement viscéral au club, d’une exigence que seule une histoire riche et glorieuse peut légitimer. Mais au sein de la grande famille Mimosas, nous savons faire face. Nous savons que les échecs forgent le caractère, qu’ils affinent les projets, qu’ils renforcent les convictions. Nous savons aussi que derrière chaque chute peut naître un nouvel élan. Car le football, tout comme la vie, est un éternel recommencement, un cycle d’épreuves et de renaissances. Et notre histoire est jalonnée de ces moments où, contre vents et marées, l’ASEC s’est relevée pour revenir plus forte. Il n’est donc pas question de baisser les bras. Le temps n’est pas à la résignation, mais à la mobilisation. Dans trois jours seulement, une autre bataille nous attend, dans un championnat national toujours ouvert, où chaque point compte dans la quête du titre. La Coupe nationale reste également un objectif majeur. L’heure est à la concentration, à la solidarité, au travail. Le ballon ne s’arrête jamais de rouler, et avec lui, nos ambitions non plus. À nos joueurs, nous disons : relevez la tête, vous n’avez pas à rougir. À notre staff, nous disons : continuez à bâtir, la graine de la victoire est souvent semée dans la douleur. À nos supporters, fidèles parmi les fidèles : restez debout, restez fiers. Car c’est ensemble que nous écrirons les prochaines pages de notre histoire.
Un jour, bientôt, cette équipe que beaucoup croient connaître surprendra à nouveau. Elle franchira ce palier, elle fera taire les doutes, elle fera vibrer l’Afrique. Et ce jour-là, ceux qui sont restés à ses côtés malgré les tempêtes, goûteront une joie d’autant plus immense qu’elle aura été attendue. L’ASEC Mimosas ne meurt jamais. Elle apprend. Elle grandit. Elle revient.
Benoît YOU