Côte d’Ivoire : Gbagbo suspend la participation du PPA-CI à la CEI





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La confiance est rompue entre le PPA-CI et la CEI



Le président du Parti des Peuples Africains – Côte d'Ivoire (PPA-CI), Laurent Gbagbo, a annoncé ce vendredi, dans un communiqué officiel, la suspension de la participation de sa formation politique aux activités de la Commission Électorale Indépendante (CEI), organe en charge de l’organisation des élections.

« J’ai pris la décision de suspendre la participation du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) à la Commission Électorale Indépendante », a-t-il déclaré, estimant que « la CEI n’est plus ce qu’elle prétend être. Elle n’est plus une institution indépendante. Elle est devenue l’instrument docile d’un pouvoir qui refuse l’alternance, la transparence et l’inclusion. Un pouvoir qui redoute le verdict du peuple et qui tente, par tous les moyens, de le contourner. »

En prenant cette décision, Laurent Gbagbo dit refuser de « se rendre complice de ce qui est en train de se passer » dans le pays, et de cautionner « un processus électoral déjà marqué par l’exclusion, la fraude et la manipulation ».

Dans ce même communiqué, l’ancien président dénonce des pratiques qu’il juge contraires aux principes démocratiques au sein de la CEI. « La CEI, aujourd’hui, viole ses propres textes pour satisfaire les intérêts du pouvoir. Elle tente d’écarter des leaders de l’opposition de la course présidentielle. Elle refuse d’auditer une liste électorale gangrenée par des irrégularités massives. Elle ne prend pas en compte les réclamations légitimes de l’opposition. Et elle cherche à imposer de nouvelles règles contraires au code électoral, dans le but de verrouiller davantage le contentieux électoral. »

Il rappelle que la Côte d’Ivoire a déjà traversé des périodes sombres, notamment en 2011, en raison d’une CEI « partiale, soumise et instrumentalisée » par l’opposition d’alors, aujourd’hui au pouvoir.

En tant qu’ancien chef d’État, Laurent Gbagbo dit se sentir investi du devoir de « dire non à la forfaiture, de tirer la sonnette d’alarme et de protéger la Côte d’Ivoire de l’abîme », afin d’éviter un nouveau 11 avril, date de son arrestation au terme de la crise postélectorale de 2010.

« Je demande donc solennellement à notre représentant au sein de la CEI de suspendre immédiatement toute activité dans cette institution, jusqu’à nouvel ordre », a-t-il insisté, ajoutant : « Tout le monde voit la crise monter. Tout le monde sent la tension. Tout le monde, sauf ceux qui dirigent aujourd’hui, aveuglés par leur volonté de conserver le pouvoir, même au prix de la destruction du pays. Nous n’en serons jamais complices. »

Pour Laurent Gbagbo, il est encore temps de sauver la Côte d’Ivoire. À cet effet, il appelle à l’ouverture d’un dialogue politique sincère entre les principaux partis de l’opposition, la société civile et le pouvoir, afin de ramener le pays sur la voie d’élections crédibles, inclusives et apaisées.

Cette décision du PPA-CI intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les partis de l’opposition et la CEI. Ces derniers remettent en cause l’indépendance et la crédibilité de l’organe électoral, qu’ils estiment être inféodé au parti au pouvoir.

Après la remise de la liste électorale provisoire aux partis politiques, la quasi-totalité des formations de l’opposition a dénoncé la radiation de plusieurs figures majeures de la scène politique, notamment Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé.

L’analyse de cette liste a révélé, selon certains partis, de nombreuses irrégularités. En conséquence, ces derniers exigent un audit indépendant de la liste électorale.

Lambert KOUAMÉ

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