Cette pénurie d’eau crée plusieurs problèmes dans le quotidien de la population de Daoukro
Le chef-lieu de la région de l’Iffou, Daoukro, fait face depuis plusieurs jours à une grave crise d’approvisionnement en eau potable. La population, confrontée à une pénurie persistante, voit ses seaux, bassines et barriques rester désespérément vides.
Dans de nombreux quartiers, hommes et femmes forment de longues files indiennes, bassines sur la tête ou bidons attachés aux motos et vélos, en quête de points d’eau. Nombreux sont ceux qui se rendent chez des particuliers disposant de forages pour s’approvisionner.
Dans une cour située non loin du siège du PDCI-RDA à Daoukro, une famille possédant un forage accueille chaque jour une foule venue se ravitailler. À peine arrivés, les habitants déposent leurs récipients et attendent patiemment leur tour. Dans cette ambiance tendue, des disputes éclatent fréquemment au sujet du respect des rangs.
« C’est difficile depuis plusieurs jours. Je n’ai pas d’eau chez moi. Alors, je viens du quartier 120 pour m’approvisionner ici. Depuis 10 heures je suis là. Il est déjà midi et j’attends toujours mon tour. Je suis allé plusieurs fois à la SODECI. Ils nous disent qu’ils vont régler le problème, mais jusque-là rien n’a changé. Cette situation nous épuise », témoigne M. Koffi.
Deux jeunes filles, présentes depuis 18 heures pour chercher de l’eau, partagent leur désarroi. « Depuis dimanche, nous n’avons pas d’eau à la maison. Obtenir de l’eau ici est payant : une bassine coûte 100 francs CFA, un bidon 50 francs. Nous attendons depuis deux heures. C’est très compliqué, car tout le monde vient avec plusieurs récipients. La SODECI dit que les tuyaux ne sont pas assez gros pour alimenter tous les quartiers ou qu’ils sont en train de réparer, mais nous ne constatons aucun changement », explique l’une d’elles.
Un agent de la SODECI, sous couvert d’anonymat, a confirmé que des travaux en cours ralentissent effectivement l’approvisionnement.
En attendant, les habitants se demandent combien de temps encore ils devront endurer cette situation. La pénurie persistante d’eau à Daoukro soulève de vives inquiétudes quant à la gestion des ressources hydrauliques. Elle met en évidence l’urgence d’une intervention rapide et d’une meilleure planification des infrastructures pour garantir l’accès à ce bien vital.
Sonia FAITAI