Malgré le recul, Pr Eboi appel à la vigilance
Dans sa lutte contre le SIDA, la Côte d’Ivoire est sur la bonne voie, passant d’un taux de prévalence de 4,7 % à 1,7 %.
« De façon générale, la maladie est en recul en Côte d’Ivoire. Nous sommes passés d’une prévalence de 4,7 % en 2010 à 1,7 % en 2024. Le nombre de nouvelles infections a également diminué. Il était de 25 000 il y a dix ans, et nous sommes désormais autour de 8 300 nouvelles infections », a affirmé le Pr Ehui Eboi, directeur coordonnateur du Programme national de lutte contre le Sida, à l’ouverture d’une session d’orientation des organes de presse « pour une communication optimale en vue du changement de perception du VIH », qui se tient du 1er au 5 juin 2025 à Dabou.
Poursuivant, il a ajouté que le taux de transmission mère-enfant est également en baisse, avec un taux de 8,6 %. Toutefois, précise-t-il, « la maladie n’a pas disparu. Elle est encore présente ».
Concernant les nouvelles infections, les jeunes constituent encore la majorité des cas observés en 2024. Cela s’explique en partie par le fait que la jeunesse est aujourd’hui confrontée à de nombreux problèmes. Cette génération, née après les années 2000, n’a pas connu les grandes campagnes de sensibilisation de masse menées à travers les médias. Elle ne dispose donc d’aucune information réelle, précise et exacte sur les modes de transmission de la maladie, a développé Pr Ehui.
Notre pays a certes connu des progrès, mais il reste encore du chemin à parcourir. Il subsiste quelques poches de résistance dans certaines populations, parmi lesquelles figurent les adolescents et les jeunes, auprès desquels des efforts accrus sont nécessaires.
Les jeunes, également sous l’effet de nombreuses substances telles que la drogue, ont souvent des rapports sexuels en groupe et sans protection. Tous ces facteurs favorisent ce type de nouvelles infections.
Un phénomène observé chez les jeunes filles est celui des rapports sexuels intergénérationnels, c’est-à-dire des relations entre jeunes filles et adultes, généralement des hommes mariés ayant plusieurs partenaires et des rapports non protégés avec elles. L’ensemble de ces facteurs explique en partie pourquoi on observe encore de nouvelles infections chez les jeunes.
Parmi les défis identifiés, les adolescents et les jeunes restent une priorité sur laquelle il faut mettre davantage l’accent.
Durant trois jours, une vingtaine d’hommes et de femmes issus des médias audio-visuels, imprimés et en ligne seront formés afin d’aider le PNLS à faire passer le message sur la prévention combinée du VIH, c’est-à-dire en mettant l’accent sur la sensibilisation, l’éducation, l’usage correct du préservatif et les mesures de prévention visant à éliminer le SIDA d’ici 2030.
Solange Aralamon