Los Angeles lève le ton contre les raids de Donald Trump
Depuis le samedi 7 juin 2025, Los Angeles est en ébullition. Selon des sources médiatiques, près de 400 personnes ont été interpellées en marge des manifestations contre la politique migratoire de Donald Trump. Alors que les protestataires dénoncent les descentes musclées de la police de l'immigration (ICE), la réponse des autorités est marquée par une démonstration de force inédite. Garde nationale déployée, couvre-feu dans plusieurs quartiers, et renfort de 700 marines.
Le mercredi 11 juin 2025, Downtown, le centre névralgique de la ville, a de nouveau été le théâtre de heurts. Dix-sept personnes avaient déjà été arrêtées la veille pour violation du couvre-feu. La maire de Los Angeles, Karen Bass, a promis de lever la mesure si la situation se calme, mais pose une condition claire : « Si les raids continuent, si des soldats continuent à arpenter nos rues, alors j’imagine que le couvre-feu va se poursuivre».
Pendant ce temps, la Maison Blanche assume pleinement le durcissement de la ligne. Karoline Leavitt, porte-parole de l’exécutif, a déclaré que le président Donald Trump ne laissera jamais « la loi de la rue régner en Amérique », affirmant que « le devoir le plus basique de l’État est de préserver l’État de droit ».
Mais ce bras de fer ne s'arrête pas aux rues de Los Angeles. Il oppose frontalement Washington à Sacramento. Le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, dénonce une dérive autoritaire et accuse Trump d’outrepasser ses pouvoirs fédéraux. Il a demandé à la justice de suspendre la réquisition de la garde nationale à Los Angeles. Une audience fédérale est prévue ce jeudi 12 juin 2025. La riposte juridique s’annonce tendue : selon l'administration, « ni la garde nationale, ni les marines ne sont impliqués dans le maintien de l'ordre », accusant Newsom de « combine politique grossière ».
La crise s’enracine. Des maires de tout le comté de Los Angeles ont rejoint Karen Bass pour s'opposer publiquement aux raids de l'ICE, qui visent en particulier les sans-papiers. Depuis, des affrontements sporadiques (parfois violents) ont opposé manifestants et policiers en tenue antiémeute. En conférence de presse, Trump a qualifié les protestataires « d’animaux » et « d’insurgés rémunérés ».
Interrogée sur cette accusation, Karoline Leavitt a simplement répondu : « C’est une bonne question que le président soulève, et nous nous penchons dessus. »
Le feu se propage. D’autres manifestations ont eu lieu ou sont annoncées à New York, Seattle, Las Vegas. Un mouvement national baptisé « No Kings » est prévu le samedi 14 juin 2025, jour où Trump participera à un défilé militaire exceptionnel à Washington. Au Texas, le gouverneur Greg Abbott a aussi mobilisé la garde nationale en prévision d’un rassemblement à San Antonio.
Dominique Koba