Le COK a livré une bataille acharnée face au Stade d’Abidjan, champion en titre, offrant un match plein d’intensité et de suspense

La saison 2025-2026 de la Ligue 1 LONACI s’est ouverte ce samedi 16 août au stade Amadou Gon Coulibaly de Korhogo. Mais au-delà du nul (1-1) entre le Stade d’Abidjan et le COK, ou encore de la victoire convaincante de l’ASEC Mimosas face à l’US Tchologo (3-1), c’est un autre fait qui a marqué les esprits : la sortie du président de la FIF, Idriss Diallo, sur la faible affluence dans les gradins.

« Ce sont les clubs qui doivent faire venir les spectateurs au stade », a affirmé le patron du football ivoirien, en renvoyant directement la balle dans le camp des équipes locales.

Un constat juste, mais incomplet

Certes, les clubs ont un rôle crucial dans la mobilisation de leurs supporters. Le marketing, l’animation des matches, la proximité avec les fans sont des leviers incontournables pour remplir les stades. Mais réduire l’équation de l’attractivité du football local à la seule responsabilité des clubs revient à ignorer la dimension structurelle du problème.

Le rôle de la FIF : moteur ou spectateur ?

La Fédération ne peut pas se contenter d’être un simple arbitre dans ce débat, car son rôle est central pour garantir un championnat compétitif et séduisant. Cela suppose d’abord une véritable modernisation des infrastructures, avec des stades accessibles, confortables et sécurisés, afin d’offrir aux supporters une expérience digne de ce nom. Cet aspect a d’ailleurs été en grande partie réglé par l’État de Côte d’Ivoire avec la construction de plusieurs nouveaux stades à la faveur de la CAN 2023.

Ensuite, une meilleure médiatisation est indispensable pour donner de la visibilité au championnat à travers les bons canaux, et ainsi attirer mécènes, sponsors et nouveaux fans. La régularité et la crédibilité du calendrier doivent également être garanties, en évitant les reports intempestifs et en privilégiant une organisation rigoureuse et professionnelle.

Des initiatives populaires comme une billetterie innovante, des packs familiaux ou encore des animations avant et après les matchs permettraient de renforcer l’engouement du public et de transformer chaque rencontre en une véritable fête du football. Enfin, il est nécessaire d’assurer un arbitrage de qualité afin d’éviter les scandales honteux auxquels l’on a assisté ces dernières années.

Un défi global pour le football ivoirien

En Espagne, que cite Idriss Diallo, la Liga bénéficie d’une organisation solide, d’un marketing global et d’un suivi médiatique qui soutiennent les clubs dans la mobilisation de leurs fans. En Côte d’Ivoire, le défi est bien plus grand : il s’agit non seulement de rendre les clubs attractifs, mais aussi de bâtir une véritable culture du championnat local, qui reste trop souvent éclipsé par le football européen.

Le lancement de cette nouvelle saison doit donc être vu comme une opportunité : celle pour la FIF et les clubs de travailler main dans la main afin de transformer le championnat ivoirien en un produit compétitif, crédible et populaire. Car au-delà de la responsabilité des clubs, l’attractivité du football ivoirien est un enjeu collectif qui nécessite une vision partagée.

Gaël ZOZORO