Nady Bamba, épouse de Laurent Gbagbo, s'est ouvertement impliquée dans l'affaire Zigui
L’épouse de l’ex-président Laurent Gbagbo, Nady Bamba, a donné des nouvelles de Zigui Ibrahim, cyberactiviste proche du PPA-CI dont la disparition avait été signalée il y a quelques jours. Dans un message diffusé sur Facebook ce samedi soir, elle a révélé que le jeune homme est détenu à l’ex-MACA, désormais appelée Pôle pénitentiaire d’Abidjan.
Entourée de l’avocat Me Sylvain Dakouri Tapi et de la mère biologique de Zigui, Mme Bamba a expliqué avoir choisi de s’exprimer à travers les canaux de communication du militant, notamment ses pages Facebook et TikTok, afin que « ses abonnés et ses camarades puissent avoir directement de ses nouvelles ».
Selon Me Dakouri Tapi, saisi par la famille, une plainte a été déposée le vendredi 5 septembre 2025 auprès du procureur pour « enlèvement, séquestration et détention illégale ».
« Dans l’après-midi, des rumeurs faisaient état d’une détention de Zigui à l’ex-MACA. J’ai décidé d’aller vérifier et j’ai pu le rencontrer. Il m’a raconté ce qui lui est arrivé, mais ce qui est certain, c’est que cette affaire ne fait pas honneur à la Côte d’Ivoire », a déclaré l’avocat.
Il a précisé qu’il retournera dès lundi 8 septembre au bureau du procureur pour demander « la libération pure et simple » de son client, estimant qu’« aucune procédure légale n’a été respectée ».
La mère de l’activiste a exprimé sa gratitude à Nady Bamba pour son implication, tout en rappelant les conditions de l’arrestation de son fils. « Il a été enlevé à son domicile par des individus non identifiés, qui ont également emporté plusieurs de ses effets personnels, dont son téléviseur », a-t-elle dénoncé.
L’avocat avait déjà, dans une note diffusée plus tôt, appelé les autorités judiciaires et policières à agir rapidement pour « faire la lumière sur cette disparition » et protéger « les droits fondamentaux des citoyens ».
Au-delà du cas individuel de Zigui, Mme Nady Bamba a élargi son propos à la situation de nombreux détenus politiques en Côte d’Ivoire. « Zigui n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Nous avons à l’ex-MACA des militants du PDCI, de GPS et du PPA-CI. À ce jour, il y a au moins 110 détenus », a-t-elle affirmé.
Elle a lancé un appel solennel à leur libération : « Nous demandons donc leur libération pure et simple. »
Cette affaire, qui intervient dans un contexte politique déjà tendu, devrait relancer le débat sur les libertés publiques et la place des opposants dans la vie démocratique ivoirienne.
GZ