Les rois et chefs traditionnels entendent jouer leur rôle pour le maintien de la paix
La Chambre des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire a reçu, mardi 14 octobre 2025, au siège de l’Institution, à Yamoussoukro, le président de la République, Alassane Ouattara, candidat à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. A cette occasion solennelle, les têtes couronnées, venues en grands nombre pour écouter le chef de l’Etat ont réaffirmé leur disponibilité à tout mettre en œuvre pour maintenir la paix et délivrer des messages tant à la jeunesse qu’aux acteurs politiques.
Face à un contexte électoral tendu, où les risques de dérapages sont réels, les autorités traditionnelles ont endossé un rôle central : celui de médiateurs et de gardiens de la paix sociale. Dans son adresse, Nanan Désiré Amon Tanoé, président de la Chambre, a parlé aux jeunes : « Aujourd’hui encore, nous disons aux jeunes de ne point se laisser utiliser comme instruments de violence, de refuser les discours de haine, les manipulations et les promesses faciles ».
Cet appel va au-delà de la jeunesse. Il s’adresse aussi aux leaders politiques. Ils sont invités à privilégier l’unité nationale au détriment des ambitions personnelles. « Leur langage doit unir et non diviser. Leur comportement doit inspirer, même dans la divergence », a insisté Nanan Amon Tanoé.
Devant le président Ouattara, les rois et chefs traditionnels ont pris un engagement solennel : celui de mobiliser leur autorité morale, leurs relais communautaires et leur légitimité locale pour garantir un climat de paix tout au long du processus électoral. « Nous irons appeler au calme, au respect de l’autre, à la tolérance. (...) Les urnes ne doivent pas être un champ de bataille, mais un espace d’expression démocratique », a soutenu le président de la Chambre.
Cette intervention intervient dans un contexte de campagne électorale où des souvenirs des violences pré et post-électorales passées restent vivaces dans les esprits. Les chefs traditionnels, en contact direct avec les populations rurales et urbaines, se présentent comme les premiers remparts contre les dérives. « Nous sommes les témoins privilégiés du quotidien de nos populations. (...) Les premiers à éteindre les feux avant qu’ils ne deviennent incendies », ont-ils affirmé d’une seule voix.
Reconnaissant le rôle fondamental qu’ils jouent dans la stabilité du pays, le président Ouattara a été salué pour avoir donné une place institutionnelle à cette autorité morale. « Cette réhabilitation de l’autorité traditionnelle n’est pas fortuite », a souligné Nanan Amon Tanoé, rappelant que le chef de l’État lui-même est issu d’une lignée de chefs.
Dans une Côte d’Ivoire où les tensions politiques peuvent rapidement se transformer en confrontations, la voix des chefs traditionnels apparaît comme celle de la sagesse et de la modération.
Lambert KOUAME
