Face à l’indiscipline, Gbagbo a tapé du poing sur la table
Le président du parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI), Laurent Gbagbo par une décision officielle rendue publique ce mercredi 19 novembre 2025 a révoqué 22 cadres du parti de leurs fonctions pour avoir déposé leur candidature aux élections législatives, en violation d’une décision collective du parti.
Me Habiba Touré, porte-parole du PPA-CI qui qualifie cette décision de « mûrement réfléchie », la justifie par « un devoir de responsabilité politique et de respect pour les victimes » des violences sociopolitiques récentes.
Cette position fait écho aux déclarations tenues par Laurent Gbagbo lors de la session du Comité central du 6 novembre 2025, au cours de laquelle il avait réaffirmé son opposition à une participation du parti aux législatives :
« Je suis contre l'élection à court terme. S’apprêter le 12 pour aller en décembre, c’est couvrir la forfaiture qui a eu lieu. C’est couvrir les blessés et les morts d’un linceul dédaigneux. »
À l’issue d’un débat qualifié de « libre et démocratique », le Comité central, organe souverain du PPA-CI, avait décidé de boycotter les élections législatives.
Conformément à l’article 8 des Statuts du parti, cette décision s’imposait donc à tous les membres, quel que soit leur rang.
Pour la direction, l’enjeu dépasse la simple discipline interne :
« Ces décisions incarnent la mémoire des morts, la dignité des blessés et la détresse des prisonniers politiques », rappelle Me Touré.
Les cadres déchus de leurs fonctions sont accusés d’avoir sciemment ignoré la ligne officielle du parti en déposant leur candidature, un acte qualifié de « désobéissance » et d’« insubordination ».
Laurent Gbagbo, évoquant une décision prise « avec regret mais avec fermeté », estime qu’on ne peut pas se réclamer du PPA-CI dans les honneurs et s’en affranchir dans l’adversité.
Pour lui, la discipline constitue « l’épine dorsale de toute organisation politique sérieuse ».
Dans un contexte national encore marqué par les blessures des crises politiques, le PPA-CI insiste sur la nécessité d’une ligne politique cohérente :
« Dans ces moments graves, où notre peuple pleure ses morts, panse ses blessures et lutte pour sa liberté, chaque acte compte », souligne la direction, réaffirmant en outre, sa fidélité à ses principes, à la mémoire de ses martyrs et à son combat pour « une Côte d’Ivoire démocratique, juste et souveraine ».
Lambert KOUAME